A la gare, on fonce. On est très limite niveau temps. On vide le casier, installe nos sacoches sur les vélos et là, Laurent me demande où est la tente. Surprise, je réponds : « Quelle tente ? » Me rendant immédiatement compte qu’on n’a jamais mis cette tente dans le casier ce matin-là. Mais où est la tente ? On réfléchit, réfléchit, réfléchit mais rien n’y fait, encore maintenant, on ne comprend pas comment on a fait pour perdre une tente (potentiellement dans une gare, heureusement qu’on n’a pas déclenché d’alerte à la bombe). Bref, le moral en prend un coup. Je demande au guichet des objets perdus s’ils n’ont pas vu une tente. Ils me regardent comme si je venais de la lune. Je leur aurais demandé s’ils n’avaient pas vu mon éléphant, ils auraient été moins surpris.

La tente s’étant envolée, on va voir le panneau pour savoir d’où part notre train direct pour Bruxelles. Il est annulé. Bon, vu qu’il n’y a plus d’urgence, je retourne demander aux objets perdus si je ne peux pas remplir un formulaire. L’agent me dit qu’on ne peut pas remplir de formulaire pour une tente et accepte finalement que je laisse mon numéro de téléphone. Vu le papier de brouillon qu’il m’a tendu, je me doute bien qu’il a fini à la poubelle.
On se rend ensuite au guichet d’information. Là, une dame nous demande se sortir les vélos de la gare. C’est bien gentil mais nous comptons prendre le train avec nos vélos, on doit passer dans la gare avec ceux-ci. On comprend ensuite qu’elle veut qu’on les place plus loin. Alors qu’on est en train de les déplacer (pas si rapide à faire vu nos sacoches), elle nous hurle de sortir de là. J’admire l’amabilité de ces employés.
On apprend ensuite qu’on doit prendre un train pour Maastricht et descendre à Den Bossche. De là, prendre un autre train pour Roosendael et enfin un train pour Bruxelles. 3 trains au lieu d’1, passe encore.
Pendant notre trajet Bruxelles-Anvers, j’avais imaginé notre retour avec les vélos dans un train de la compagnie ferroviaire des Pays-Bas. Je me disais que vu leur amour pour le vélo, ce train aurait des wagons adaptés aux vélos.
Ma désillusion fut totale. Le wagon réservé aux vélos est un wagon avec des strapontins (de petits sièges qui se relèvent). Ils sont tous occupés et vu qu’il faut bien qu’on mette nos vélos quelque part, nous sommes obligés de faire lever ces gens. On se sent tout de suite aimé.
Après plusieurs arrêts, il y a moins de monde et on va s’asseoir sur les fauteuils d’où l’on peut voir nos vélos. Sur un écran, des informations défilent. Soudain, je lis qu’il faut payer un supplément spécial pour les vélos. On n’était pas au courant. On descend à Den Bossche sans avoir vu de contrôleur et Laurent va acheter les tickets vélos.
Notre train qui était supposé continuer jusqu’à Maastricht s’arrête là. Le ton monte sur le quai et les passagers énervés crient contre un ouvrier qui ne fait que vider les poubelles.
Notre train arrive direction Roosendael. Ouf, on avance et finalement, on ne devrait pas arriver si tard. Dans le train, il y a une autre cycliste avec laquelle on discute. Et puis, à Breda, le train s’arrête. Ce sera finalement son terminus. Le prochain train pour Roosendal est à 21h15.
On trouve alors un accompagnateur dans la gare (les guichets sont fermés). Il nous dit que pour avoir le train pour Bruxelles, on doit se rendre à Rotterdam.
On s’y rend dans un train à un étage. Quand on descend à Rotterdam, une accompagnatrice de train nous sermonne. On ne peut pas monter dans les trains à un étage avec les vélos. On lui explique qu’on se rend à Bruxelles. Elle nous demande ce que l’on fait à Rotterdam et nous dit qu’on devrait aller à Breda. Là d’où l’on vient. Bref, on retourne à Breda. Dans un train à un étage. Dans le train, l’accompagnateur nous signale qu’on ne peut pas monter avec des vélos dans ce type de train. On joue les innocents et on lui explique qu’on tente de regagner Bruxelles. Il nous dit qu’avec les informations qu’il a (et qui de son aveu changent d’une minute à l’autre), cela devrait être possible. Il nous dit que s’il l’on est coincés à Roosendael, il y a un service de nuit auquel on pourra s’adresser. Je travaille le lendemain et je n’ai vraiment pas envie que cela arrive. Nos vélos avec ces trains interdits nous encombrent et tout semble très compliqué. La ligne Amsterdam-Rotterdam a un problème, comme la ligne Amsterdam-Maastricht et la ligne Den Bossche-Roosendael. On ne comprend pas comment autant de lignes peuvent être affectées en même temps.
Arrivés à Breda, on se dépêche pour avoir le train pour Roosendael.
A chaque train, on doit monter les deux vélos chargés de leurs deux sacoches arrière, une sacoche avant et un sac à dos. A chaque fois, c’est un sacré stress. Et c’est Laurent qui s’en occupe, je n’ai pas la force pour hisser mon vélo si haut.
A Roosendael, on a 3 minutes pour attraper le train pour Bruxelles. Laurent se rend en premier sur le quai pour demander au train de ne pas démarrer. Il nous faut prendre un premier ascenseur où une seule personne ne rentre à la fois pour descendre dans le couloir central et prendre un second ascenseur pour se rendre sur le bon quai. Les minutes passent et j’ai bien peur de rater ce dernier et sixième train du jour. Enfin sur le quai, je pique un sprint jusqu’au train situé tout au bout du quai. Je monte et les portes se referment. On ne démarre pas et une voix annonce qu’on attend encore d’autres passagers pour Bruxelles qui arrivent via un autre train.
Pendant ce temps-là, on discute avec des Brésiliens qui font un tour d’Europe. L’une d’entre eux a pris son train ce matin-là à 8h30 ! (il est presque minuit) Un des Brésiliens vit aux Pays-Bas depuis près de dix ans. Il nous explique qu’environ un train sur deux est annulé et que c’est assez habituel. J’ai soudain plein de gratitude pour la SNCB (chemin de fer Belge).
Les derniers passagers arrivent et le train démarre enfin. Nous sommes contrôlés peu avant Bruxelles et le ticket vélo que nous avons pris à la borne à Den Bossche n’est pas bon. Pour prendre le bon ticket, on aurait dû aller au guichet. Mais l’accompagnateur nous fait une fleur et laisse passer. On arrive à 1 heure du matin à la gare du Nord et on enfourche une dernière fois nos vélos pour rentrer dormir. Le réveil sonnera forcément un peu trop tôt le lendemain.
En pratique :
Pour le magnifique trajet Amsterdam-Bruxelles en train direct (hum!) : nous avons payé 19€ chacun. Attention, c’est un prix promo. Apparemment en temps normal, c’est 45€ (heureusement que l’on a bénéficié d’une promo!).
Pour emporter son vélo dans le train, il faut payer 6,10€ pour un trajet interne aux Pays-Bas et 12€ pour un trajet international. Aux Pays-Bas, les vélos sont interdits à l’heure de pointe, certains jours, et dans certains trains. Renseignez-vous donc sur les conditions exactes !
Budget total du voyage : 480€ pour deux personnes (soit 240€ chacun) pour 5 jours et 4 nuits en camping avec quelques bonnes petites bouffes.
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